Emmanuel Jal & Abdel Gadir Salim - Aiwa
Au départ, j'ai pris cet album pour Abdel Gadir Salim : son album 'le Blues de Khartoum' m'avait bien séduit (minute culturelle : dixi wikipédia c'est un chanteur de Merdoum (!)).
Je m'étais mis dans l'idée qu'avec un nom pareil, Emmanuel Jal devait être un de ces jazzman en mal d'expérimentation. Que nenni, ce dernier est beaucoup plus jeune (pas la trentaine) et fait dans le rap.
Pas démonté pour autant, je pousse plus loin les recherches : tous deux sont soudanais, l'un musulman (du nord du pays), l'autre chrétien et ancien enfant soldat. Après l'apaisement du conflit qui opposa longuement nord & sud (et avant la crise actuelle (c'est de l'actuel qui dure) du Darfour et l'émission ce mois-ci d'un mandat d'arrêt contre le "président" Omar el-Béchir pour crime contre l'humanité et crime de guerre), ce disque proposait un premier pas vers la réconciliation.
Un message de paix en guise de fil conducteur (notamment dans les quelques phrases en anglais) mais sans verser dans la mièvrerie musicale qui pourrait aller avec : les 2 univers se télescopent gentiment pour donner des sonorités nouvelles enthousiasmantes.
Etrangement (rapport à mon intention initiale), les titres "typés" Abdel Gadir Salim restent en deçà, surtout face aux Aiwa, Gua, Baai réhaussés de fougueux choeurs féminins. Bref, très belle galette et pour tes oreilles, le Aiwa qui ouvre ce Ceasefire :
Commentaires
Acte militant pour la paix au Soudan que ce Cessez le Feu ! Une collaboration symbolique, choc géographique, choc générationnel, choc culturel, le flow de l'un associé aux arabesques de l'autre, c'est stupéfiant de modernité, une vraie leçon de tolérance !