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mardi 5 juillet 2011 22:57

Gerry Alanguilan - Elmer

elmer_chicken.jpg Première BD Philippine (!) et grosse curiosité de par une idée de départ un peu folle, comme un défi : celui d'élever la condition des gallinacés au rang de citoyen lambda et d'en faire un bouquin.

Une fable / farce (les 5 premières sont vraiment bien vues) qui moque les psychoses pandémiques, joue avec le star-system et donne aussi sa petit réflexion sur quelques massacres passés (la Shoah notamment (du coup, la référence à 'Maus' vient naturellement)) avec un recul très bien trouvé.

Si on on ajoute à cela un dessin en N&B agréable et un sens narratif attractif, on se retrouve avec une très bonne surprise !

Les 20 premières pages ICI

dimanche 24 octobre 2010 16:49

Pourquoi j'ai tué Pierre (Oliver Ka - Alfred) / Sutures (David Small)

2 livres pour un billet ? Oui mais deux BDs à la trame similaire :

pourquoi.jpg De ce côté de l'Atlantique, Olivier et sa famille, les idéaux libertaires de l'époque (début des 70's) mis en pratique, la rencontre avec un prêtre pas très standard, camps d'été... Tout va pour le mieux jusqu'à l'évènement qui restera gravé et enfoui de nombreuses années avant que tout çà ne ressorte avec le mot pédophilie dans les médias.

A la lecture de l'album, on ressent le besoin de l'auteur à tourner définitivement cette page et la dernière partie, très forte et très digne, reste longtemps en mémoire.

Le tout est magnifiquement servi par le dessin d’Alfred (Je mourrais pas gibier) et une mise en couleur qui nous replonge délicatement dans l'époque.


sutures.jpg Un peu plus tôt et du côté de Detroit, David, un père radiologue, une mère acariâtre et une grosseur au cou non traité dans les temps.

C'est ici plus lourd dès 6 ans et les tons gris de l'album retranscrivent bien cette enfance ni normale ni heureuse : désamour parental, cancer, non-dits et famille un peu dingue...

Small aura attendu la soixantaine pour raconter son histoire, sans pathos, avec même un soupçon de poésie pour alléger la lecture du pavé (320 pages) dont on sort groogy.

C'est touchant et effrayant à la fois... quelque part optimiste aussi. C'est surtout un très grand roman graphique !

mercredi 4 novembre 2009 19:53

Pascal Rabaté - Le petit rien tout neuf avec un ventre jaune

rabate.jpg Drôle de titre pour un one-shot où l'auteur creuse le sillon intimiste provincial initié avec l'excellent Les petits ruisseaux (et poursuivi plus légèrement avec les 2 tomes de La Marie en plastique).

On suit cette fois un tenancier de boutique de farces & attrapes en pleine déprime post-séparation, se soignant à coup de régime raviolis + mauvais vin et au grand dam de son entourage.

Des fragments de vie, quelques gags bien sentis, une rencontre, des silences aussi, c'est ce qu'on nous propose au long de la centaine de pages qui composent l'album dont les teintes à dominante marron-jaune surprennent un peu au début.

Pas grand chose finalement mais c'est tout l'art de Rabaté que de savoir les souligner avec justesse et délicatesse.

J'adhère !

jeudi 9 juillet 2009 19:23

Joe Matt - Strip tease

Avant d'avoir mis en scène son obsession du porno et de la branlette dans un Epuisé plein de kleenex (et épuisant), Joe Matt s'était fait connaitre avec un pseudo-journal intime (période fin 80's début 90's) paru en divers épisodes et compilés ici aux yeux de tous.

strip_tease.jpg On y découvre l'auteur et ses travers : égocentrique, geignard, radin, égoïste, obsédé, manipulateur, insatisfait, feignant... Que des qualités donc, présentées à raison d'une page assez verbeuse (il dessine petit !) par anecdote.

Quand elles ne tournent pas autour de sa propre personne, ses histoires dépeignent au lance-flamme ses proches : copine actuelle, ex, co-loc, parents... tout le monde en prends pour son grade et c'est plutôt très drôle dans le genre.

La faute à un humour au vitriol et une auto-dérision sans limite qui frise le masochisme (mais quand même moindre comparé à Epuisé).

A plusieurs reprises, Matt allège aussi le propos avec des planches plus graphiques où notre looser se retrouve pris au piège d'un détraquement des codes de la BD.

Enfin, en filigrane derrière la déconne, on perçoit toute l'angoisse du personnage quant à son quotidien, sa vie de couple, ...

Bref, un must, à lire par morceaux ! On espère juste que l'américain à bien forcé le trait.

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