Firewater + Alela Diane - l'Epicerie Moderne (Feyzin), le 10 Avril 2008
La soirée prometteuse de Feyzin (encore une fois) ! Parking plein, grosse file d'attente pour la sensation folk de 2007 : Alela Diane accompagnée de Firewater pour la première partie.
Avant ce beau monde, Mariee Sioux, folkeuse voisine d'Alela, jouera seule à la guitare 3 titres de son album. Voix cristalline et arpège à gogo... Un peu trop traditionnel pour la bUze.
Place à Firewater, le plus très nouveau projet de Tod A, ex-hurleur chez les Cop Shoot Cop (groupe culte des 90's).
Entouré d'un effectif mouvant à chaque album et après Duane Denison (Jesus Lizard), Jennifer Charles (Elysian Fields), ce soir c'est pas mal non plus : Jean-Marc Butty (croisé chez PJ Harvey, Venus ou Murat) à la batterie, Uri Kinrot (Balkan Beat Box & Gogol Bordello) à la guitare, Reut Regev au trombone, Erik Sanko (Lounge Lizards, Skeleton Key) à la basse et Johnny Kalsi (Transglobal Underground) aux dohol et percus. Ils présentent The Golden Hour, nouvel album enregistré aux 4 coins de la planète par leur globe-trotter de chef en exil depuis la réélection de Bush.
Cà commence par une structure blues pas très traditionnelle vite embarquée vers d'autres horizons. La configuration du groupe s'y prête furieusement : d'abord par Kalsi et ses percussions pour la touche indienne, ensuite avec Reut Regev, impressionnante au trombone barré du côté des Balkans.
Les titres sont donc rock mais fortement métissés : des rythmiques ska souvent, arabisantes parfois ou des pays de l'est. Le tout porté par la voix moins gueulante qu'avec CSC de Tod A. La totale réussite de l'ensemble tient en la cohésion sonore qui se dégage du groupe: tout est foutrement original, inclassable et complètement à sa place.
Première partie oblige, le timing est serré et après 7/8 titres, c'est plié. Le public en redemande et obtient un seul petit rab... trop court !
Au tour maintenant de la superstar de la soirée : Alela Diane, 24 ans et sans concurrence possible, auteure du meilleur album sorti en 2007 enregistré en 2004. J'en avais déjà parlé ici et je maintiens mon propos d'alors.
Arrivée seule sur scène et plutôt timide, elle décoche une première chanson de ce Pirate's gospel et impose le silence dans la salle ! Les renforts arrivent pour les suivantes : son père (c'est mignon) - guitare et mandoline, un géant joueur de banjo à la pilosité du crâne inversée et Mariee Sioux aux choeurs.
Dans le prolongement de l'album, ils joueront deux folks traditionnels américains archivés par Alan Lomax et plusieurs nouveautés (annonciatrices d'un album en cours d'élaboration ?) où l'évolution du songwriting de la jeune fille est très perceptible.
On peut regretter que les orchestrations retenues fassent perdre à quelques morceaux leur caractère intimiste mais, compte-tenu de leur ancienneté, c'est bien compréhensible et cela permet d'explorer de nouvelles pistes.
Là encore, tout passe trop vite et c'est déjà le dernier titre (superbe Clickity Clack). Rappel obligatoire et on recommence : une guitare, cette voix sans âge et un très beau Oh Mama. Le sommet d'émotion de ce concert arrive juste après : un inédit en duo avec son père.
Ultime arpège et rideau... Merci donc !!!
Ultimes bafouilles...