The Notwist + Married Monk Solo - l'Epicerie Moderne (Feyzin), le 26 Septembre 2008
Quitte à être patient pour la rentrée musicale, autant pêcher du gros, et se déplacer jusqu'à Feyzin (presque une évidence, désormais) pour voir son premier groupe allemand en live (il faut un début à tout) : the Notwist. Je tiens à préciser que ce n'est pas un dégât collatéral d'une passion incontrôlable pour Tokio Hotel : je possède, factures à l'appui, Shrink et Neon Golden (ma préférence allant vers le bleu plutôt que le rouge).
Pour se mettre en jambes, un Married Monk en solo, à savoir le chanteur guitariste Christian Quermalet. Lançant les accompagnements au pied, il propose une poignée de chansons pop mélancoliques très bien ficelées avant de ralentir le rythme et de perdre une partie de l'auditoire. L'absence de groupe y est aussi pour quelque chose : interdiction de s'affranchir en cours de morceau de la partition qui défile, le tout est très millimétré et les accents Lou Reed-iens du chant n'y changeront rien : si on ne verse pas encore dans le karaoké, on touche aux limites de la formule.
A noter une très bonne reprise, plus décontractée puisque seul à la guitare, c'est connu mais impossible de me rappeler le groupe (les paroles semblaient assez drôles : 'love at first sight', 'it's gonna be hot in...'). Entracte!
Place à la tête d'affiche, en tournée promo de The Devil, You + Me, pas écouté. Ils sont 5, en formation plutôt rock : guitares, basse, batterie mais les machines et platine sont bien à portée de main.
Niveau look, c'est presque la revanche des geeks, no look pour tout le monde (c'est tellement rare maintenant que çà fait plaisir), paires de lunettes et Martin Gretschmann avec sa tronche de Garth dans Wayne's world qui en joue pas mal, surtout quand il enfile les dragonnes de ses wiimotes pour triturer un peu de texture sonore (la wiimote, çà fait pas trop rock'n'roll on stage, plutôt clip de Kraftwerk).
Sinon, pour la musique, l'entame est assez électro avec 3 titres presque dansants. On retrouve avec beaucoup de plaisir la voix si particulière de Markus Acher. Au 4ème top pourtant, arrêt brutal et retour au punk-rock (efficace) des premiers albums du groupe.
C'est le tournant du concert qui bascule alors dans ce que le groupe sait faire le mieux : un mélange d'électro-pop-rock-jazz (pour faire court). Les versions live sont étirées pour y placer une embardée bruitiste bien barrée, le temps aussi de construire des murs du son fascinants, très denses et compacts avec beaucoup de dB.
La cohésion du groupe est impeccable, le batteur est impressionnant (dans son toucher et aussi le head-banging). L'enchainement 'Neon golden' / 'Pilot' est juste parfait ; le "hit" des allemands semble d'ailleurs s'arrêter avant de rembrayer pour un final exceptionnel.
2 rappels et le groupe s'éclipse après de nombreuses salutations et une grosse banane sous les lunettes de chacun.
Grosse claque donc ! The Notwist, tout en humilité, sait transcender ses compos de façon inimaginée. De quoi oublier cette longue période loin des fosses.
Ultimes bafouilles...